CITADELLE DE GYANTSE

Situé à l’extrémité sud de la petite vieille ville tibétaine et au nord du nouveau quartier chinois, la citadelle de Gyantse, appellée aussi « Dzong » est sans aucun doutes un endroit à ne pas manquer.

Elle se situe en hauteur et est accessible par les escaliers à l’est de la ville. Il faut environ 20 minutes pour grimper au sommet. Perchée sur un énorme rocher rocheux qui se profile au-dessus de la vieille ville de Gyantse, la citadelle de Gyantse Dzong, datant du XIVe siècle, est un rappel doux-amer du passage déchirant du Tibet dans le monde moderne.

Il offre une vue spectaculaire sur la vieille ville et le complexe de temples du monastère de Pelkor Chöde et le Gyantse Kumbum. Les grands monuments s’élèvent dans le ciel et s’intègrent parfaitement au paysage, créant un tableau fantastique. Avis aux amateurs de photo !

Gyantse Dzong : une citadelle de héros tibétains

Dans un sens Gyantse Dzong, bien qu’éloignée fut une région importante dans le flot de la géopolitique mondiale.

Cette importance est due à l’arrivée de Sir Francis Younghusband et de son contingent de 1000 hommes de troupes expéditionnaires britanniques. Soutenus par environ 9000 sherpas et porteurs, ils sont entrés au Tibet malgré la demande claire du 13e Dalaï Lama aux Britanniques de s’occuper de leurs propres affaires et de laisser le Tibet tranquille.

Le problème, bien sûr, était que les Britanniques, désireux de créer une frontière entre l’Inde britannique et l’Empire russe en expansion, considéraient le Tibet comme leur appartenant. Le Tibet a été entraîné, très involontairement, dans le « Grand Jeu », dans lequel les puissances impériales européennes (et, plus tard, les Japonais) se disputaient la domination en Asie centrale.

Un grand conflit se profila alors entre les tibétains et les anglais. Les soldats expérimentés de Younghusband étaient armés des dernières armes européennes. L’armée vaguement organisée du Tibet, en revanche, était en grande partie composée de fermiers mal entraînés armés de mousquets très obsolètes. Ils ne faisaient pas le poids…

De plus, le pouvoir politique du Dalaï Lama était atténué par la présence à Lhassa de la dynastie Qing amban, un représentant de Pékin qui dirigeait une garnison de 2 000 soldats à Lhassa. Habitué à prendre des décisions politiques et militaires de grande envergure, l’amban souhaitait rencontrer Younghusband, mais dans une démonstration d’indépendance de la part du Dalaï Lama, il lui fut interdit de voyager pour le faire, augmentant la tension diplomatique régionale.

Les résultats étaient, malheureusement prévisibles. Après avoir marché 50 miles au Tibet depuis la province indienne du Sikkim, la force de Younghusband a été accueillie par 3 000 soldats tibétains à Guru Pass. Les forces britanniques ouvre le feu.

Les Tibétains pouvaient à peine répondre. Prenant des tirs nourris et incapables de riposter, les Tibétains durent capituler.

La bataille de Gyantse

Les Britanniques ont pris Gyantse le 12 avril 1904, trouvant très peu de résistance. Ils ont laissé Gyantse Dzong vide, préférant installer le camp à l’extérieur de la ville – un choix qui a permis aux forces tibétaines de se regrouper et, après avoir fait siège au camp britannique le 5 mai, de réoccuper Gyantse Dzong et le monastère Tsechen et Dzong à proximité.

Dans les semaines suivantes, des renforts britanniques sont arrivés et la bataille définitive de la guerre anglo-tibétaine s’est déroulée. Malgré leur résistance héroïque, les défenseurs tibétains n’ont pas pu résister à l’artillerie britannique moderne et le 28 juin, Tsechen est tombé, avec un dernier assaut prenant Gyantse Dzong le 5 juillet.

Le Dalaï Lama s’est enfui et le 14 juillet, les forces de Younghusband ont pris la capitale tibétaine.

Gyantse Dzong : des perspectives historiques concurrentes

Comme pour une grande partie du Tibet contemporain, Gyantse Dzong est, au moins dans un sens symbolique, un motif de controverse. La forteresse était à moitié ruinée après l’assaut britannique, qui a utilisé des canons pour percer ses épais murs, et a subi de nouveaux dommages en 1967 pendant la Révolution culturelle.

En tant que symbole puissant de la résistance tibétaine à la domination des puissances extérieures, le symbolisme de Gyantse Dzong est soigneusement géré par les responsables culturels d’aujourd’hui.

Et les Britanniques ? Ils sont maintenant les bienvenus, à condition qu’ils apportent le visa approprié !

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